
Journal Des Entreprises décembre 2025
LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2025 - JANVIER 2026
PAYS DE LA LOIRE
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Taliaplast mise sur l’export pour poursuivre sa croissance
Basé à Montoir-de-Bretagne, l’industriel Taliaplast fabrique des outils pour les professionnels du BTP, des panneaux de signalisation, ou encore des équipements de protection individuelle.
Avec 245 salariés et 45 millions d’euros de chiffre d’affaires, le fabricant mise sur une production réalisée en grande partie dans ses ateliers ligériens et veut accélérer à l’export.
Équerres, cisailles, truelles, ou encore balises de signalisation.
L’étendue de l’offre de produits de Taliaplast est large. Et son catalogue épais.
Fondée en 1967, puis repris en 1983 par son président actuel, Eugène Reitz, la PME de Montoir-de-Bretagne exporte aujourd’hui ses produits dans une soixantaine de pays, notamment en Europe et en Afrique.
L’export représente ainsi 15 % de l’activité de l’entreprise, qui compte 245 salariés et réalise 45 millions d’euros de chiffre d’affaires.
« Notre objectif est de passer à 20 ou 25 % d’export d’ici à deux ans », ambitionne son président.
Le tout bien sûr sans perdre de terrain sur le plan national.
LA QUALITÉ DU MADE IN FRANCE
Pour atteindre ses objectifs, Taliaplast mise sur la qualité de ses produits made in France.
« De plus en plus de clients veulent des produits durables au lieu d’ustensiles jetables », analyse Florian Dijoux, directeur de production de Taliaplast. « C’est valable par exemple pour les équipements de protection individuelle comme les casques : les nôtres sont certifiés pour un nombre d’années plus élevé que la moyenne ».
L’industriel a reçu une aide de Bpifrance de 80 000 euros, fléchée pour l’export vers les pays en voie de développement, notamment vers le continent africain.
« Nous sommes présents en Pologne, en Roumanie, mais aussi au Maghreb, au Kenya et en Côte d’Ivoire »,détaille Eugène Reitz.
L’industriel compte renforcer ses équipes dédiées à l’export en recrutant localement des commerciaux pour accroître sa présence physique dans ces pays.
En France, « le marché est aujourd’hui mature, et le potentiel de développement est moindre » estime Eugène Reitz, qui compte sur des relations sur le long terme avec ses principaux clients comme Point.P, Gédimat, Manutan, ou encore Technomat.
« Vous ne trouverez pas nos produits dans les grandes surfaces de bricolage. Nous vendons directement aux grossistes qui ciblent les professionnels », ajoute-t-il.
UN NOUVEAU SITE À TRIGNAC
L’industriel a dû investir l’an passé dans une nouvelle usine pour garantir sa montée en puissance.
« Notre activité d’injection plastique était à l’étroit. Nous avons pris possession d’un nouveau site début 2025 à Trignac, près de Saint-Nazaire, afin d’avoir un lieu dédié à cette activité », poursuit le président.
Cette implantation aura nécessité un investissement de 4,4 millions d’euros pour un terrain de 20 000 m², dont 10 000 m² de bâtiment. Avec 25 personnes, cette nouvelle usine, très automatisée, tourne en 3X8. Elle permet la fabrication de seaux et de casques de chantier.
« En incluant ce nouveau site, nous avons investi au total 7,6 millions d’euros en 2024, et à nouveau 2,5 millions d’euros en 2025 pour renouveler notre parc de machines et le parc informatique », souligne Eugène Reitz.
CROISSANCES EXTERNES À LA PELLE
Taliaplast dispose aujourd’hui de six sites de production en Loire-Atlantique et un en Vendée.
« Nous nous sommes construits avec le rachat de concurrents en difficulté », explique Eugène Reitz.
D’abord à l’échelon local avec des entreprises comme Sargom ou Multigraphic, devenue la branche dédiée au marquage industriel sur des panneaux signalétiques, ou des panneaux de chantier.
En 2006, Taliaplast reprend la société Fiquet, basée en Normandie, fabricant de compas et d’équerres.
L’industriel va ensuite s’aventurer au-delà des frontières, avec le rachat en 2021 de l’espagnol Fiel-Kanguro, un concurrent dans le domaine des contenants pour le bâtiment dont l’outil industriel a été rapatrié « sur nos sites ligériens » affirme Eugène Reitz, qui se dit toujours à l’affût de croissance externe sur des structures en difficulté.
DES RELOCALISATIONS EN COURS
Si au fil du temps, le catalogue de produits de Taliaplast a pris de l’épaisseur, il s’est surtout beaucoup repositionné sur le made in France.
« Il y a vingt ans, la moitié de nos produits était fabriquée dans nos ateliers, et l’autre moitié venait du négoce et de production étrangère. Aujourd’hui, nous fabriquons 70 % de nos produits et les tensions géopolitiques actuelles nous poussent à renforcer cette tendance », estime Anne-Marie Pelletier, directrice marketing de l’entreprise.
Reste que pour parvenir à une production made in France, tout en restant compétitif, Taliaplast doit s’adapter.
« Nous parvenons à passer des commandes importantes de matières premières, ce qui nous permet d’accéder à un meilleur prix », se félicite le directeur de production Florian Dijoux.
L’entreprise possède également un service R & D, qui au-delà de l’amélioration des produits, est très orienté sur les gains de production.
Par exemple, Taliaplast fabriquait auparavant ses niveaux à bulle en Slovénie, puis en Italie, avant de les délocaliser en Chine. Depuis 2008, cette production a été relocalisée en France grâce à un procédé plus automatisé.
« Nous sommes parvenus à rester compétitifs, tout en ayant une meilleure qualité », appuie Nicolas Menguy, responsable du site de Trignac.
UNE SUITE À ÉCRIRE
Si Eugène Reitz claironne, sourire aux lèvres, avoir l’énergie d’un jeune entrepreneur, le dirigeant de 82 ans réfléchit néanmoins à passer le flambeau, lui qui dirige Taliaplast depuis plus de 40 ans.
Sachant que ses descendants ne souhaitent pas reprendre l’entreprise, aujourd’hui constituée à 100 % de capitaux familiaux.
« Je mène actuellement une réflexion pour ouvrir le capital aux salariés », précise-t-il, évasif. Si le cap de l’entreprise vers l’export est bien défini, l’avenir de son capital, lui, reste encore flou.
Benjamin Robert
Photos et article de Benjamin Robert, diffusé dans "Le Journal des Entreprises" Pays de la Loire - décembre 2025.